Apres une nuit de repos, j’ais pris la direction de l’est et de Bishkek. Pamirs, me voilà et je suis fin prêt pour arpenter les pistes. Mais il me reste encore deux cent kilomètres à couvrir avant de quitter définitivement l’Ouzbekistan. Si le Kazakhstan m’a laissé un souvenir intarissable et une folle envie d’y revenir l’Ouzbekistan c’est tout le contraire. Et je suis content de le quitter. Hormis Samarkand je n’aurais aucun pincement au cœur. Donc des sept heures du matin j’ai emprunté la route menant à Bishkek. Comme toujours c’est un enfer pour sortir des grandes villes, et là sur la route je passe le énième contrôle routier et je me fais contrôler. Aucun souci j’ai mon passeport et mes papiers. Mais les policiers Ouzbeck comme toujours fort aimable (à Tashkent la veille il m’avait ennuyait comme pas possible me bloquant bien une demi heure pour rien) me dit de ne pas bouger. Bon qu’est ce qu’ils vont me trouver encore… Le policier revient et il m’explique que mon visa n’est pas bon. Pardon lui réponds dans un français plus que correct. Et il me fait comprendre que je suis en état d’arrestation. Je m’insurge et deux autres policiers arrivent et en moins de deux je finis menotter et dans le bureau du poste de contrôle. Je ne vous cache pas que ca a gueulé je demandais à appeler l’ambassade mais rien qui fasse ces têtes de lards n’avait rien à faire surtout que quand j’ai vu qu’ils vidaient mes sacs ca était le pompom les insultes en français ont fusé et j’ai eut droit à joli coup de matraque dans le ventre et sur le coup qui m’ont calmé direct. Plus d’une heure est passé quand enfin une nouvelle personne entre dans le bureau. Je ne comprends pas ce qu’elle raconte mais elle me fait signe de la suivre. Je refuse catégoriquement. Je veux savoir d’une part ce qui se passe et qu’on me rende mes affaires. Dix minutes après j’ai mes deux sacs qui arrivent. On me défait les menottes et je vérifie. Heureusement il ne manque rien. Mais j’ai pris mon temps, hors de questions de laisser quelque chose à ces enflures de premières.
Bref après ces vérifications, je sors enfin de ce bureau aux couleurs fanées et délavés pour le suivre dans sa voiture. Bien sur les menottes sont de retour et j’ai droit à deux policiers qui m’escortent dans la voiture en plus du conducteur et de la personne qui a déboulait dans les bureaux. Mais qu’ai-je donc fait ? Mais qu’est ce qui ce passe ? Cette histoire là je la sens très mal, et je sais même pas sur quoi ca va finir. Apres une demi-heure de route on arrive enfin dans une sorte de bâtiment en rénovation totalement pourris ou plusieurs personnes attendent documents à la main devant l’entrée. En voyant les passeports, je présume qu’on est au bureau de l’immigration. Et après qu’on m’ait emmené dans un bureau tout aussi agréable que le premier mes doutes se sont confirmé. Bien sur sans passeports je risque de ne pas aller bien loin. Puis une nouvelle personne entre avec ô joie mon passeport. Mais il le pose sur le bureau et il commence à me crier, non beugler dessus. Et à ce petit jeu je sais que je peux aussi me la ramener quand on me sort de mes gongs et là c’est le cas. Je ne sais pas ce qu’il disait, mais toutes les insultes françaises sortaient avec ma demande pour appeler l’ambassade française. Que j’ai eut droit en fin de compte. Je passe mon coup de téléphone et j’explique mon problème. Une voix charmante me réponds, et me dit de me calmer et qu’elle va voir de son coté. Me calmer elle est bien gentille mais je suis menotté dans un bureau insalubre avec trois Ouzbecks qui me gueule dessus et moi au milieu qui comprend rien. Plus de trois heures se sont écoulé depuis mon arrivé. Et l’après midi commence à être bien entamé quand arrive deux personnes de l’ambassade de France. Je leur explique le problème ainsi que les brutalités mais pour ces dernières elles ne peuvent rien faire. Ici l’ambassade n’a pas trop de pouvoir. Je crois rêver et les droits de l’homme bordel !!!
Bon elle m’explique mon problème c’est que sur mon visa a expiré. On est le 14 et il prenait fin le 10. Je lui réponds que je ne comprends pas je suis arrivé le quatre et j’ai le droit de rester quinze jours. Oui mais ici les dates inscrites ne correspondent pas aux dates d’entrée mais de séjours. Donc finalement je suis bien clandestin en Ouzbekistan et je risque l’expulsion. Gloups j’en suis ravi mais d’une force. J’essaye de voir avec eux si il y a pas moyen de négocier mais non. En attendant je reste dans ce bureau sans mon passeport. Les autorités me voyent pour le moment comme un criminel donc pas de négociation et renvois au pays. Les diplomates français s’en vont et c’est à moi de débrouiller. Bref je ne parle ni russe ni ouzbeck, la partie folklo commence.
Tout d’abord c’est transfert dans la prison de l’immigration avec enregistrement comme il se doit. Photos, empreintes digitales, mesure, poids, me voilà prisonnier pour un problème de papiers, et je me la ramène pas du tout. Une seule me reste dans l’esprit. Comment ca va finir ? Car je n’ai plus le droit de communiquer et pour l’ambassade je n’existe pas. Le voyage tourne au cauchemard. Certes c’est rigolo quand on en discute. Mais ce retrouver dans une cellule sans lit avec un simple pot de chambre et surtout pas de fenêtres ou de lumières, hormis celle du couloirs, on se demande que tout finesse vite. Et la première journée s’achève sur cette note là, aujourd’hui avec un peu de recul je me dis que j’aurais du demander une balle de baseball. Cependant la deuxième journée fut nettement moins rigolote dans la continuité de la première. On m’annonce en uzbek qu’on va me renvoyer à Nouméa et bien sur à mes frais. Donc les policiers me font comprendre qu’ils vont m’accompagner jusqu'à l’aéroport pour que je puisse payer mon billet d’avion qui s’élève à plus de 3 500 euros pour un vol Tashkent Moscou Singapour Sydney Nouméa. Là j’ai les glandes. Car d’une part le fric je ne l’ai pas. Et être renvoyé comme ca sur Nouméa je ne suis pas trop pour. J’essaye de négocier un renvoi simplement à Bishkek au Kirghizstan, qui d’une part me coutera moins cher et d’autre part me sauvera les vacances. Ils m’annoncent que c’est Niet je suis de Nouméa je rentre sur Nouméa. Oui mais bon vu que c’est à moi de payer je n’ai pas l’argent sur moi. Ils me font comprendre d’appeler ma famille pour qu’elle me prenne le billet. Mais je refuse. Je ne rentrais pas sur Nouméa de cette facon. De plus ils ont mon passeport et il y a mon visa pour le Kirghizstan. Je retente l’amorce en leur expliquant que ca sera plus simple pour tout le monde. Mais bon on est dans un ancien pays russe donc si on veut que ca passe il faut lâcher du fric. Et pour que le responsable du service immigration ferme les yeux sur le changement du protocole j’ai du lui donner 300 dollars, et de là il m’a permis de prendre le vol du lendemain soir pour Osh. Un vol que je me serais passé mais qui m’a quand même couté 180 dollars. Et il me reste encore l’amende à payer qui pour le moment le montant n’a pas encore été fixé. Mais vu que je quitte le territoire j’ai une convocation pour le vendredi à l’ambassade Ouzbeck de Bichkek. Si je me présente pas l’amende me sera envoyer par la poste et transmis aux services des affaires étrangères français. Bon on ne va pas jouer au gaulois et on va suivre les indications du monsieur. En tout cas il aura fallut plus de deux heures pour qu’il m’explique tout cela. Mais bordel ca aurait été pas plus simple qu’ils appellent un traducteur. Puis une fois cela fini et le responsable content avec ces 300 dollars je fut reconduit pour une nuit encore menottes aux poignets dans la prison de l’immigration. Encore une nuit avant mon départ. Et je ne cache pas que le temps fut long. Mais en tout cas là je suis interdit d’Ouzbékistan pendant un an. Super je n’avais pas l’intention d’y revenir en tout cas.
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